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Les Chroniques de Mania

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mania
Omosceles
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mania

Féminin
Age : 36 Date d'inscription : 30/08/2008 Nombre de messages : 7 Localisation :

MessageSujet: Les Chroniques de Mania Les Chroniques de Mania Icon_minitimeSam 1 Nov - 21:51

Mon histoire est en somme assez banale...

Je suis née en l’an de grâce 1724 dans une bourgade insignifiante dont les années m’ont fait oublier le nom. Fille d’une famille de paysans du centre de la France, je n’aspirais qu’à une vie triste et monotone, où le temps lentement m’enlèverait mes rêves et mes joies. En cette époque libertine, je rêvais de fêtes, de bals, de vivre, de Paris ! La belle ! La décadente ! Je voulais voir du monde, je voulais être libre.

Mon père ne cessait de me répéter que le diable était milles visages, qu’il était milles tentations et que cette ville, Paris, en était son antre. A la paroisse que nous fréquentions tous les dimanches, le prêtre nous peignait cette ville en horreur, expliquant ce qu’elle ferait de notre vertu et de notre âme à nous, les honnêtes gens ! Seule, assise sur mon banc, j’étouffais ! Tout en moi n’était que rage et désespoir. Comment un lieu aussi sordide pouvait prétendre être l’écrin de la pureté, le berceau de la vertu. Ici hommes et maîtresses s’asseyaient sans rien dire, priaient pour leur pauvre âme. Les femmes, quant à elles, pieuses et aveugles, souriaient, ravies et comblées à coté de leur mari qu’elles pensaient naïvement irréprochable. Tout le monde savait, mais personne ne disait mot. Comment aurait-il pu en être autrement, un seul mot d’ordre subsistait en ce bas monde, le silence est maître de la vertu.

Ma vie était réglée et planifiée depuis ma naissance. Je labourerais, et parcourrais les champs de l’aube au coucher. Du moins, c’est ce que je pensais. La réalité était tout autre et je ne l’appris, hélas, que bien plus tard. J’étais en faite destiner à épouser un homme, que bien sûr je n’avais jamais vu et qui ferait de moi sa femme trois mois plus tard, juste après mon dix-septième anniversaire. Mon père était fier de cette transaction florissante qui ferait de lui à coup sur un homme riche. L’homme en question était de trente ans mon aîné et possédait un petit domaine non loin de notre village. Rien de bien prétentieux en soi, mais pour des gens comme nous, cela représentait une vraie fortune et de quoi attirer bien des convoitises.

Depuis peu, l’ambiance dans le village était lourde et bien plus étouffante que d’habitude. C’était l’hiver, les champs inexploitables, et les gens, comme à leur habitude en cette période, exécrables. C’était la même rengaine à chaque hiver, les gens se jalousaient les un les autres, se demandant qui ne passerait pas les premières neiges et comment s’emparer le premier du peu de leur terre. Ils n’essayaient même pas de dissimuler leurs intentions. De toute manière à quoi bon, cette unique pensée habitait le village. Cependant, quelque chose clochait, les gens me regardaient du coin de l’œil, détournant leur regard de temps à autre pour échanger quelques mots, puis recommençaient inlassablement à me fixer. Je n’avais jamais été le centre de toutes les attentions et cela me perturbait, ou m’effrayait peut être! Pourquoi moi ? Je n’avais rien fait de particulier, n’avais ni talent ni beauté. De plus, les rares amies que j’avais me fuyaient comme la peste, les hommes souriaient à mon passage, en déblatérant des inepties que je tentais de ne pas écouter, les femmes, quant à elles, me fusillaient du regard. Que pouvait-il se passer ?

Je ne compris cet intérêt que trois jours plus tard. Ce matin là, ma mère me réveilla en sursaut. Un rapide coup d’œil à la fenêtre m’apprit qu’il faisait encore nuit. Peut être trois heures, quatre tout au plus. Hébétée, je lui demandai ce qui se passait, attendant une réponse à cette attitude inhabituelle. Sa seule réponse fut de me déshabiller et de me plonger dans une bassine d’eau glacée disposée dans le coin de ma chambre, et que je n’avais pas vu jusqu’alors. Surprise et gelée, je tentai bien d’en sortir, sûre que cette fois ma mère avait perdu la tête. Mais, elle me tenait fermement par la main et entamait de me frotter vivement le dos. Perdue et ne comprenant pas ce qui se passait, je me laissai faire. Je n’aurai pu faire autrement et lui échapper, le travail rigoureux, qu’elle entreprenait dans les champs depuis tant d’années, lui prêtait des forces étrangères aux miennes. En peu de temps, je me retrouvai lavée, habillée et coiffée de manière bien plus âpreté qu’à l’habitude. Je ne reconnus ni la robe que je portais, ni le peigne nacré qui ornait ma chevelure qui, pour une fois, était domptée. Même mes habits du dimanche n’égalaient pas une telle toilette. Et pourtant, ils comptaient parmi les plus beaux du village. Cela ne pouvait m’appartenir et comment ma famille aurait-elle pu les acheter et pourquoi l’aurait-elle fait. Me dirigeant vers le miroir de la commode, je m’arrêtai stupéfiée. Bien que reconnaissant dans le miroir la robe que je portais, et ma mère qui se tenait derrière moi, je ne pus croire que l’étrangère qui à travers le miroir me rendait mon regard pouvait être moi. Depuis quand étais-je devenue une femme. Pour la première fois, je remarquai mes formes qui n’étaient plus celles d’une enfant, ce corps sculpté et agréablement proportionné, ce regard d’un vert émeraude, ces cheveux d’un brun solaire, où se reflétaient des éclats roux, à la lumière des bougies. Oui, je le remarquai à présent, je n’étais plus une enfant, j’étais une femme. C’est alors que je compris. Comment ne l’avais-je pas vu plus tôt. J’étais une femme, une femme seule et on allait me marier ! D’abord effrayée, je ne bougeai pas, pétrifiée par cette révélation. Puis une question se posa dans mon esprit ! Qui ? Au vu des mes vêtements il devait être riche, très riche même. Il n’y a pas pire mari qu’un riche me disais-je, il va faire de moi sa chose, il était claire qu’il avait déjà payé et qu’il viendrait aujourd’hui prendre possession de sa nouvelle acquisition. Alors horrifiée je criai, et m’enfuis en courant, guerre loin cependant. Mon père, averti par mes cris, se tenait derrière la porte et m’arrêta d’un bras. Là aussi, je sus que toute lutte serait inutile. Jamais je n’avais vu mon père aussi furieux. M’entraînant dans le salon, il me fit assoir sur le large fauteuil, près du feu, où ma mère finit par me rejoindre. Ni l’un ni l’autre ne me regardaient, ils ne me disaient rien et toute fuite était inutile. Résignée, j’attendis sans un mot l’arrivée de mon bourreau. Une seule pensée m’obsédait à présent, pourvus qu’il soit bon. Je m’accrochais à cette pensée pour ne pas sombrer.

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mania
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MessageSujet: Re: Les Chroniques de Mania Les Chroniques de Mania Icon_minitimeSam 1 Nov - 22:00

Au bout de longues minutes, quelques heures, peut être, quelqu’un frappa à la porte, mon père d’un bond se leva et courut l’ouvrir. L’homme qui se tenait derrière était, grand, jeune et richement vêtu. Je souris. Ma bonne fortune n’était donc pas si mauvaise. Ma mère, qui avait rejoint mon père, mima grossièrement la révérence d’usage, certaine de faire bonne impression, ce qui arracha à notre hôte un sourire narquois. Il était clair que nous n’avions l’habitude de telles visites. Nous n’étions que des paysans, des gens de basse extraction. Après de brefs échanges de paroles que je n’entendis pas, mon père me désigna du doigt. Alors tout s’enchaîna très vite. L’homme me saisit par la taille et je me retrouvai assise dans un carrosse, en route pour ma nouvelle vie. Ni ma mère, ni mon père ne prirent la peine de me dire au revoir. Après tout, j’avais été vendue, et ils n’avaient jamais été très affectueux, pourquoi en aurait-il été autrement. L’homme était assis devant moi et sans un bruit me fixait de ses grands yeux sombres. Je n’osai dire mot de peur de paraître idiote. Lui souriait l’air satisfait. Alors il parla. Il me dit que son maître était un riche baron ayant fait fortune dans sa jeunesse. Il ajouta que ce dernier ne supportait pas le bruit ni l’effronterie et qu’il me faudrait être docile car il n’hésiterait pas à me corriger. Ma mission était simple, il lui fallait un héritier, je devais lui en donner un. J’étais horrifiée, l’homme devant moi n’était pas mon futur époux. J’allai épouser un homme que je ne connaissais pas, un homme affreux et vieux. Il était clair qu’il était inutile d’attendre de sa part un quelconque amour. Il ne voulait qu’un chose, un enfant, un héritier mâle, et j’étais là pour le lui donner. Je vagabondais d’une pensée à l’autre, j’avais peur. L’homme, lui paraissait satisfait de son intervention, et contemplait, avec joie, mon désarroi.

Quand nous arrivâmes à l’orée du domaine, il faisait nuit. Tout autour de nous n’était que tristesse. D’abord nous vîmes des champs à perte de vue. Puis le village, il était désert et des gardes y vaquaient sans bruit. L’homme, dont j’ignorais toujours le nom, m’informa qu’un couvre feu était instauré à la tombée de la nuit et que quiconque l’enfreignant trouverait la mort. Tel était l’ordre du seigneur et maître que je m’apprêtais à rencontrer. Cela finit de briser en moi tout espoir. Alors le carrosse s’arrêta et je me retrouvai devant un grand château médiéval, peu esthétique mais solide et sur. Une de ces battisses venues des temps anciens, entachées de sang et de batailles. Une gouvernante se pressa devant l’immense porte en bois sculpté et m’invita à la suivre, ce que je fis sans un mot. Elle me conduisit à ma chambre, me déshabilla et m’enfila un vêtement de nuit en mousseline brodé d’or. Alors qu’elle entreprenait de me brosser les cheveux, je la détaillai. Petite et trapue, on ne pouvait dire qu’elle était belle, mais il se dégageait d’elle une bonne humeur franche et un regard si vif, que la beauté aurait été superflue. Elle vit que je la contemplais et s’empourpra. Je ne pus dissimuler mon sourire et compris qu’elle et moi serions amies. Alors je me risquai à parler. Ma voix, enraillée par une journée de silence, me parut roque, je toussotai et repris la parole, lui demandant où était son maître et quand je le verrai. Elle m’apprit qu’il était dans ses appartements et que je le verrai le lendemain à l’office qui ferait de moi sa femme. Cette homme était donc si abject qu’il ne prenait même pas la peine de m’accueillir, je n’avais plus guerre espoir d’être heureuse, alors je m’effondrai en pleure. Madelyne, car tel était son nom, me prit dans ses bras dans une étreinte maternelle que je n’avais jamais connu. Elle ne savait que trop bien les pensées qui se bousculaient en moi. Elle ne dit rien, se contentant de me bercer tendrement, en me caressant les cheveux. Tout parole aurait été vaine et elle le savait. Epuisée, je m’endormis, dans un sommeil profond et sans rêve.

A mon réveil, Madelyne m’apporta mon petit déjeuner qu’elle disposait sur la console adossée au mur. Je n’avais pas faim mais je sentais que la journée serait longue et qu’il me faudrait des forces pour ne pas flancher. Bien des gens aujourd’hui me dévisageraient et me jugeraient, je ne me sentais pas le courage de les affronter. Je ne savais que trop bien ce qu’ils pensaient, à leur yeux je n’étais qu’une paysanne illettrée choisie pour enfanter, une acquisition parmi d’autres. Gênée par toute cette nourriture, je pris un petit pain et le portai à ma bouche. Jamais met n’avait été aussi délicieux. Alors je pris conscience de la faim qui me tenaillait, je n’avais rien avalé depuis deux jours. J’avalai le tout à une vitesse impressionnante, sans prendre en compte la bienséance, Madelyne ne s’en offusqua pas. Le repas fini, elle me conduisit derrière le paravent où m’attendait une baignoire d’eau chaude et parfumée. Madelyne voulut me déshabiller mais je l’arrêtai, je ne pouvais me résoudre à la laisser faire ces gestes à ma place, cela me gênait, je n’étais plus une enfant. Comprenant ma pudeur, elle se retira, me laissant seule. Étrangement, cette solitude m’oppressa. Ne prenant pas le temps de profiter de mon bain, je me lavai rapidement et enfilai le peignoir de soie, négligemment posé sur un fauteuil. Madelyne m’attendait prêt de la coiffeuse, une robe de mariée dans les bras. Cette vue m’arracha une grimace. Je l’enfilai sans joie et m’assis devant la coiffeuse, afin de laisser Madelyne faire son travail. Tout dans ma tenue me dérangeait, tout ce tissu atrocement cher, ces perles ces diamants, cette dentelle, toute cette opulence grossière, servant à prouver à tous une fortune certaine. Même l’énorme diadème qui me pesait sur la tête ne donnait des nausées. On frappa à la porte, alors je sus qu’il était temps pour moi de partir m’unir au monstre.

M’avançant vers l’autel, je fixais le sol en espérant oublier tous les regards assassins rivés sur moi. L’église était bondée de gens qui n’auraient raté l’événement pour rien au monde, tout le gratin de la région y était réuni dans leur plus belle toilette, se tenant bien droits en bombant le torse, afin de montrer leur importance. Je me sentais misérable, et le petit village où j’étais née me manqua. Là bas je n’étais rien, et il me paraissait qu’il aurai j'été mieux que cela resta ainsi. Hélas, il était trop tard et je me tenais à présent devant l’autel d’une église, prête à m’unir à un homme, que je n’osai regarder et qui sans le connaître me terrifiait. Le sermon était bien entamé quand j’osai jeter un regard en sa direction, l’allure fière, il se tenait à mes cotés. Tout en lui imposait sa supériorité. Le visage grave, de carrure solide, mais laid, le visage marqué par les années, il n’était pas beau. Les vœux échangés, il ne m’embrassa pas, ce qui ne fut pas pour me déplaire. Je sus à ce détail que cet homme n’était pas du genre à faire des gestes ou des actes inutiles. Cela m’apprit qu’il ne comptait pas, non plus, m’apporter une quelconque affection. Ainsi, il confirma mes craintes, je n’étais à ses yeux, qu’un objet, le réceptacle d’un désir qui me dépassait. La réception qui suivit ne fut pas meilleure, personne ne me parla et mon mari ne me prêta pas attention ; seule, assise à la table des mariés, j’attendais le moment fatidique où il me ferait sienne. Cette pensée m’écœura et je tentai de l’oublier en regardant les gens dansant la valse au centre de la salle.

Bien qu’elle soit d’un ennuie mortelle, la soirée passa trop vite et je me retrouvai seule dans la chambre nuptiale en compagnie de mon époux. L’idée qu’il me touche me faisait horreur, effrayée, je le regardai à l’autre bout de la pièce.

- Nous pourrions parler, lui dis je naïvement, espérant retarder le moment fatidique.

Il ne sembla pas juger bon de me répondre et s’approcha de moi d’un pas vif, sans m’en rendre compte je criai ! Il répondit à ce cri en me giflant violemment. Sa main, telle un gourdin, s’abattit sur ma joue. Je chancelai et tombai au pied du lit.

- Ne prononce pas un seul mot en ma présence. Je ne t’ai pas acheté pour que tu me fasses la causette. Tu m’appartiens, petite sotte ! N’oublie pas d’où tu viens, sans moi tu serais couvert de purin. J’ai le droit de vie ou de mort sur toi, tu n’es rien. Est-ce clair? me dit-il plein de rage.

Son visage n’était que fureur et rage. J’hochai la tête, terrifiée, et me relevai les larmes coulant sur mes joues. D’une main, il m’arracha mon corsage laissant apparaître mes seins. Je tentai de les dissimuler mais il m’en empêcha, me giflant de nouveau. Il parut ravi et entreprit de m’ôter tout vêtement. La lenteur de ses gestes ne fit qu’augmenter ma peur. Cet homme savait que j’étais terrifiée et il semblait en retirer une grande jouissance. Ses gestes se firent plus lent. Il voulait me briser, s’assurant ainsi de ma docilité. Il s’avança plus près de moi, j’étais prise au piège. Je voulais mourir. La mort, je l’appelais en mon fort, je voulais qu’elle vienne, qu’elle m’arrache à cet enfer. Malheureusement, pour moi elle ne vint pas à ce moment la. Une fois complètement dévêtue, il me contempla lentement, il était satisfait, cela était certain. Il me jeta sur le lit et me fit enfin sienne. Rien ne m’aurait préparé à cette souffrance. J’avais envie de vomir, j’avais mal, mes yeux emplis de larmes me brûlèrent. Mon corps ne m’appartenait plus, il n’était qu’une poupée de chiffon entre ses griffes. Je ne sais combien de temps cela dura, je n’aspirais qu’à une chose, la mort. Quand enfin il se retira en m’abandonnant sur le lit, je vomi. Mon corps n’était qu’un brasier incandescent inondé de larmes. J’étais souillée, il m’avait volée mon unique trésor, le seul que je n’ai jamais possédé. Je n’avais plus rien à espérer de la vie et ma richesse nouvelle n’aurait su m’y retenir. Je n’aurai ni joie, ni amour, et dieu seul sait ce qu’il adviendrait de moi enfin mon rôle tenu. Cette nouvelle pensée m’arracha une grimace. Je ne voulais pas qu’un enfant de lui grandisse en moi, jamais. Je ne lui donnerai rien.

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MessageSujet: Re: Les Chroniques de Mania Les Chroniques de Mania Icon_minitimeSam 1 Nov - 22:02

Me penchant au bord de la fenêtre, la première pensée qui me vin, fut de m’y jeter, mais je n’y parvins pas. La mort m’effrayait et pourtant je ne pouvais plus vivre. Faisant demi tour, je me dirigeai vers la porte et me pétrifiai, j’étais toujours nue et le miroir de la commode me revoyait mon image. Depuis quand étais-je devenue cette personne, cette femme hideuse et nue. Il n’y avait en moi plus rien d’enfantin. J’enfilai la chemise de nuit posée sur la coiffeuse pour cacher ce corps qui n’était pas mien. Me faufilant dans le couloir, je fus transie par le froid mais ne m’arrêtai pas, il me fallait m’enfuir, quoiqu’il m’en coûta je ne pouvais rester dans cet endroit. Si je ne pouvais me donner la mort, je ne pouvais cependant me résoudre à revivre cette souffrance. Je ne savais que faire, je ne savais où aller, mais une seule idée m’obsédait. Partir. Peu importe où j’irais, seule cette idée me faisait tenir, partir loin, partir vite. Déjouant la vigilance des gardes, je réussis à entrer dans les écuries, où je volai un cheval et partis au gallot. Ma fuite ne tarda pas à être découverte et bientôt je me retrouvai poursuivie par des gardes. La maîtrise de ma monture était approximative et nul doute qu’ils me rattraperaient bientôt. La forêt était non loin et j’espérais que l’épaisse verdure me permettrait de prendre de l’avance. Je pressais encore plus mon chevale et l’atteint enfin, je galopais pleine de rage, je ne pouvais me faire rattraper, le baron ne me pardonnerait pas cette fuite et la nuit que j’avais passé avec lui aurait des allures de paradis à coté de ce qu’il devait me réserver. Je me retournai pour voir où étaient mes poursuivants, arrêtés devant l’entrée de la foret, ils ne bougeaient pas, ils semblaient se disputer. Enfin, il se retournèrent et partirent. Je ne comprenais pas, j’étais presque à leur portée, pourquoi arrêtaient-ils leur chasse. C’est alors que j’entendis au loin le hurlement d’un loup, précédé de nombreux autres. Ma monture prit peur et me désarçonna, seule à terre, je m’évanoui.

Je fus réveillée par le grognement sourd d’un loup, ils étaient la devant moi, les babines retroussées, les yeux injectés de sang, près à attaquer. La perspective de mourir dévorée par des loups ne m’enchantait guerre, je n’espérais qu’une chose, que cela arrive vite et ne m’apporte pas trop de souffrances. Après de longues minutes, ils s’élancèrent vers moi. Fermant les yeux, je postai machinalement mes bras devant mon visage, sachant pourtant que cela ne me protègerait pas et qu’ils ne tarderaient pas à me mettre en pièces. Cependant cela ne se passa pas, les loups se mirent à hurler de désespoir et de douleur. Que diable pouvait-il se passer. Je tentai d’ouvrir les paupières mais n’y parvint pas, la peur clouait ces dernières sur mes yeux. Au pris d’un effort démesuré, je parvins à les ouvrir. Alors je la vis. Grande, belle, sauvage, dangereuse ! A ses pieds, gisaient des loups égorgés, d’autres blessés à mort agonisaient dans leur sang, non loin. Comment avait-elle pu faire cela. Un loup, le dernier encore debout, s’élança vers elle, d’un geste qui ne parut lui coûter aucun effort, elle le propulsa sur l’arbre derrière moi, il mourut sur le coup. Alors voyant que j’étais éveillée, elle plongea son regard azure dans le mien et me sourit. Je m’étais trompé, elle n’était pas belle, ce mot ne suffisait pas. Sa beauté irréelle n’aurait pu être décrite par des mots. Il semblait que chaque parcelle de sa peau scintillait de milliers de cristaux sous la lune. Ses cheveux, d’un roux incandescent, lui tombaient sur les épaules en une cascade étourdissante, achevant leur course dans le creux des ses reins. Vêtue d’une robe de soie blanche et légère, elle s’avança vers moi. Dans ma tête résonnaient ces mot :

- n’ai pas peur, c’est fini ! Là ! Tout va bien, fais-moi confiance.

Je ne sus comment l’expliquer mais j’étais sur que ces mots qui défilaient dans ma tête était les siens. Pourtant, elle n’avait pas parlé. Comprenant ma surprise, elle sourit de plus belle. Oui, tout en elle n’était que beauté. Qu’importe ce qui allait ce passer, j’étais déjà irrémédiablement envoûtée. Ma tête me disait de m’enfuir, de partir au plus vite, mais mon corps lui se refusait à toute action. Lascif, il attendait qu’elle me rejoigne. Elle se pencha devant moi, et prit mon visage entre ses longs doigts ! Son contacte me fit frissonner, doux et soyeux, ils étaient aussi froids et rigides que le marbre. Elle pencha doucement ma tête sur le coté et poussa les cheveux qui lui interdisaient l’accès à la base cou. Se penchant pour en humer le parfum, elle sourit, l’effleura des ses lèvres, puis l’embrassa. A ce geste, je me sentis fondre. C’est alors que délicatement, elle y enfonça ses crocs. Stupéfaite, je ne me débâtis pas et sentis doucement mon sang trépident s'écouler dans sa gorge. Je ne ressentis nulle douleur. Cette créature époustouflante m’offrait la mort, la plus belle que j’aurais pu espérer, la plus sereine aussi. Mon corps peu a peu se refroidissait. Le sien se faisait plus pressant, plus imposant, plus chaud aussi, une profonde harmonie s'instaurant entre nous. La mort doucement s’emparait de moi, cruelle et implacable et je m’apprêtais à l’accueillir les bras ouvert.

- Viens à moi, viens à moi !

Ces nouveaux mots résonnaient dans mon esprit. A présent j’en étais certaine, elle était la déesse de la mort en personne, venue m’offrir la fin à laquelle j’aspirais. Apaisée et sans regret, je mourus.

Cependant, ce ne fut pas la mort à laquelle je pensais. Quand elle relâcha son étreinte, mon corps fut secoué par de violents spasmes et il me sembla que je hurlai. Pourtant, je ne ressentais aucune douleur. Même les spasmes saccadés, qui ébranlaient mon corps, me paraissait lointain. Je ne ressentais rien. Rien si ce n'est le néant. J’étais là sans l’être vraiment. Que se passait-il. Ouvrant les yeux, enfin je la vis me tenant la tête allongée sur ses genoux. Enfin je sentis mon corps. Tentant de me relever, je chancelai. Il me fallut quelques minutes pour m’habituer à ma vision nouvelle. Elle était la même et pourtant si différente, mon corps aussi me paraissait changé. Étourdie par tant de nouveautés et ne comprenant pas ce qui se passait, je m’assis et la fixai du regard. Pourquoi ? Ne devrai-je pas être morte, je ne pouvais être vivante. Portant les mains à mon cœur, je réalisai. Il ne bâtait plus, sans chant incessant à jamais éteint. Enfin, souriante, elle parla.

- N’ai pas peur ma douce Mania, je m’appelle Morphine. Je suis près de toi à
présent, tu n’as plus rien à craindre mon enfant.

La lune refléta ses rayons sur ses crocs turgescents. Comment n’avais-je pu les remarquer plus tôt. Portant mes mains à ma bouche, je découvris les même. « Vampire », ce mot s’imposa dans mon esprit. J’en avais entendu parler dans mon enfance, mais n’y avais jamais prêté attention, pensant que cela ne constituait que de vieilles fables inventées pour divertir les enfants. Devinant mes pensées, elle hocha la tête et me prit les mains pour m’aider à me relever. Portant mon regard au loin, je regardai ma vie passée s’évanouir. Épousant la nouvelle vie qu’elle m’offrait, je m’enfonçai en sa compagnie, sans un bruit, dans la nuit, abandonnant à jamais mon humanité.


Cette nuit la, tout était clame. La lune tel un joyau, scintillait dans le ciel et ces rayons argentés caressaient mon être à travers l’épais feuillage de la foret. Je sentais sur ma peau la douce chaleur de cet astre lointain qui dans ma vie passée, je pensais éteint. Le vent soufflait à travers les feuillages apportant avec lui le doux parfum de la sève et de la mousse humide. Jamais encore je n’avais pris le temps de jouir des plaisirs simples que m’offrait la nature, ne voyant en elle que les ressources que je pouvais en retirer. Que cette penser me paraissait futile a présent, tellement humaine et si lointaine aussi. Morphine sans un
bruit évoluait devant moi. Comprenant le trouble qu’occasionnait la découverte de mes sens, elle ne disait mot se contentant de courir à mes coté. Les arbres défilaient devant mes yeux à une vitesse vertigineuse qui n’avait rien de naturel et pourtant ma vision nouvelle ne ratait rien du paysage environnant. Je pouvais avec exactitude décrire chaque arbre, chaque feuille, chaque pierre qui s’imposait a mon regard. Pour la première fois de mon existence, je me sentais forte et aucune puissance en se monde n’aurai pu ébranler cette certitude. Je n’aurai su dire depuis combien de temps nous courions ainsi mais cela était sans importance. J’aurai pu courir à ces coté toute ma vie si l’aube naissante à l’horizon n’avait affolé mes sens. Morphine saisi ma mains et m’attira contre elle dans une étreinte qui se voulais protectrice. Quittant le sentier, nous nous enfonçâmes dans l’opulente verdure de cette forêt indomptée cherchant le lieu salutaire qui nous protégerait de l’astre premier. Cet astre si cher au humain qui entreprenait déjà de lécher le ciel au loin et que l’on appelai soleil. J’avais passé ma toute première nuit à m’extasier sur mes capacités nouvelle et n’avais pas pensé au plus important, les limites qu’imposait ma nature. pourquoi n’avais je poser des questions plutôt. Je savais que cette formidable existence avait une contre partie et n’avais pris la peine d’interroger Morphine. M’empoignent par la taille, elle me souleva et accéléra le pas.la vitesse était telle que le vent semblai hurler dans mes oreilles. Nous entendions cependant le bruit de l’eau au loin.

- Une cascade m’écriais-je.

- Oui me répondit-elle, espérons qu’une grotte se trouve juste derrière.

A ces mots je tressailli. Cela ne pouvait se passer ainsi, pas maintenant. J’avais plein de chose à voir, plein de chose à connaître. Ma vie obscure commençai a peine et je voulais la savourer. La cascade était a présent a porter de vue mais aurions nous le temps de l’atteindre ? Le ciel au dessus de nous s’embrasait et la quiétude que nous offrais les feuillages ne serai que de courte durer. Terrifié, je ferma les yeux remettant mon destin entre les mains de Morphine me contentant de me laisser bercer par la course effréné qu’elle menai. Enfin, après de longues minutes, elle s’immobilisa et me fit regagner le sol. J’ouvris les yeux désorienté, nous nous trouvions a présent dans une petite grotte humide et Morphine me regardait interdite.

- Je suis désolé parvient-elle à dire, j’ai été négligente, nous devons parler il me semble.

- - - Suite bientôt - - -
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